Automne en décembre Les photathlons (cf : biathlon de photo et de ski de fond) se suivent et se ressemblent dans mon jurassique parc de Savoie. Le soleil sans voile et sans pudeur, continue sa course effrénée dans le ciel, les paysages sèchent sous les lignes électriques à haute tension et le manteau neigeux est tanné comme un vieux cuir rabougri. Des arbres morts dressent en étendards quelques lambeaux de neige, dans un jeux de dames inédit à cette époque, la lande noire prend sa revanche, elle est en passe de mettre le blanc échec et mat.
La poussière n’a pas la particule fine et continue de s’échapper des tuyères de terrassement pour s’étaler de tout son long sur la station. Des pylônes jouent aux fantômes en se donnant la main, au fond, du côté du Mont Blanc, il reste un peu d'espoir dans le ciel rouge d'avant le soir. Côté ski, le parcours du combattant se durcit et pour franchir les 10 kilomètres il faut faire face à des difficultés supplémentaires. Les cours d’eau creusent des tranchées sans relâche et font chauffer le GPS à force de nous encercler. Ils se préparent tranquillement à l’assaut et se prennent pour des fleuves Russes en pleine débâcle. Surgit de nulle part, des collines de glaces poussent comme des volcans et cultivent l’eau en terrasses et patinoires.
Là, un écureuil s’est pris pour Martin Fourcade, il a laissé des douilles de pommes de pin encore toutes chaudes, ici, une taupe qui n’a pas vu que sa taupinière était sur le tracé du nouveau plan d’occupation des pistes. Un frondeur se recueille au pied du panneau indicateur la main en guise de visière pour lire l’inscription et constater les dégâts d'un automne en décembre.
Avant de redescendre, j’ai rangé la double poussée au fond du tiroir de mes genoux et j’ai mis la panoplie Playmobil avec les jambes bien raides pour rester cramponné dans les traces. J’aime bien y jouer comme disent les savoyards, alors je reviendrais demain.