Cathar(e)sis day four

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Cathar(e)sis day four

Allez, encore un effort, faut rien lâcher : Cathar(e)sis Day four

Les châteaux sont sortis du cadre, devant nous la plage. Les pistes cyclables s’enchaînent de 8h15 précise jusqu’à 10h. Normalement. Aujourd’hui y’a relâche. Après le quart d’heure à regarder les kitesurfeurs entre Le Barcarès et Leucate plage on doit rejoindre Port La Nouvelle pour… prendre le bateau !  A l’invitation du clan Mègevan, la pause Café whisky s’impose. L’embarcadère regorge de bonne humeur, de soleil et de détente. On parle comme si on revenait du bout du monde avec plein d’histoires de marins à raconter. Les autochtones nous prennent pour des extraterrestres avec notre accent du chnord et nos vélos de compétition. Ils sont encore plus surpris de nous voir embarquer vers Gruissan pour le repas alors que « Té, c’est mêm’pas l’heure d’l’apéro ! ». Je ne sais pas si c’est le ronronnement du moteur ou le léger clapotis, mais au bout de la jetée ça roupillait fort. 50 minutes plus tard le Beaufortain défilait dans les rues de Gruissan pour se remettre à la table du déjeuner cette fois. Si je me souviens bien, le service a traîné un peu en longueur jusqu’au dessert qui à déclenché l’équivalent d’un remaniement ministériel au sein du comité d’organisation. En guise de dessert maison, il a été servi une tranche de quatre quart tout ce qu’il y a de plus industriel, trempée dans une sauce pâtissière tout ce qu’il y a de plus artificielle et, posé dessus, une confiserie en forme de banane ou de fraise tout ce qu’il y a de plus chimique ! On aurait bien épilogué plus longtemps mais il restait des bornes à faire avec une difficulté qui produisait un gros séisme sur le profil de l’étape et dénommée montagne de la Clappe. Calé dans la roue je me suis dit que les absents ont toujours torts. Il manquait des gens qui avaient dits qu’ils viendraient mais qui ne sont pas venus. Au final c’était plutôt arrangeant. Sans eux je me sentais un peu cheveu sur la soupe en soirée mais coté vélo je faisais partie des costauds. Même si je manquais de repère, mis à part les deux ou trois routards qui ont fait le tour de la terre à vélo cet été, avec mes 800 kilomètres, j’étais content de moi. En baroudeur, je suis parti au train dans cette montée et ils ne m’ont jamais revu. C’était divin. Le fait d’être devant bien sûr mais surtout la sensation de liberté, d’être en forme, d’avoir 20 ans, en plus, quand on arrive sur cette esplanade juste au dessus de la mer, le panorama est époustouflant. Cheveux au vent, j’ai levé les mains du guidon (ouais j'y arrive !), j’ai montré le maillot et  j’ai dégainé comme Virenque pour la photo finish de Courchevel. Ce n’était pas encore le clap de fin. On a plongé sur Narbonne Plage,  longé la mer, tergiversé sur des chemins de traverse et sur des chemins de vigne pas plus larges qu’une roue de tracteur. Après Lespignan, j’étais de nouveau aux avants postes pour l’explication finale.  Cette grande bosse, que certains ont sous-estimé en mettant la plaque et qui se sont retrouvés asphyxiés à mi pente, me verra aller chercher de belles ressources pour finir deuxième, passé in-extremis par des plus beaux, des plus forts que moi. Je précise que mon classement ne tient pas compte de Fabien, « la moto » de l’organisation, détenteur du GPS et que nous avons volontairement laissé devant. Il était déjà au sommet de la Clappe pour faire la photo et sur cette dernière montée, il a fini 300 mètres devant nous en roue libre ! Pour se dégourdir les jambes et ne pas rentrer directement à l’hôtel, les plus vaillants, nous sommes allés à l’(op)Oppidum d’Ensérune ( il me semble que les fans de mnémotechnique étaient en manque). C’est la singularité archéologique du coin. Sur une colline, on à réussi à superposer dans l’ordre : un ruisseau d’assèchement, le canal du Midi, une voie ferrée et une route ! On visite le musée parce que c’est la journée portes ouvertes. Là aussi ça empile pas mal d’époques. Du paléolithique au moyen âge, tous ont trouvé ici durant 5000 ans un site exceptionnel. Moi, je suis bouleversé par un petit dessin qu’un enfant a gravé sur une amphore : un bonhomme patate exactement comme celui que fait votre enfant de 5 ans. Après quelques bières de récupération, la soirée protocolaire de cette 20 ième édition débute par une superbe joute verbale entre le Fondateur Ministre de la Tradition et le Président de SHO (Saisies Hauteluce Organisation). Ca cause de transfert et de droit télé pendant que je m’affaire avec ma cuisse de poulet à la crème et mon verre de vin qu’il faut lever à tout bout de champs. Un superbe gâteau, maison cette fois, annonce quelques anniversaires plus ou moins bien cachés et la très attendue transmission du flambeau. Après les traditionnels discours Olympiens de remerciements pour dire que cette édition fût la meilleure jamais réalisée, chacun attend la levée du voile sur la prochaine destination. Roulement de tambour : ce sera l’Italie, du côté de Rimini, un pèlerinage sur les terres de Marco Pantani, champion parmi les champions et à qui le Père Fondateur voue un culte tout particulier. Allez, un dernier morceau de rugby et dodo.

To be continued, si si, j’insiste.