Finally, this is the end... Cathar(e)sis Day five
Cette dernière étape est un symbole, sauf l’arrivée au bout d’une montée dans du 18% sur un kilomètre pas symbolique du tout. De Nissan à Sète, c’est le retour au point de départ. Pour l’anecdote, le parcours avait deux options, 65 ou 85 kilomètres, j’ai choisi le plus court. J’ai probablement trouvé ce que j’étais venu chercher et un petit peu la flemme ! En longeant la mer, la boucle est bouclée et je peux même voir mes traces, au propre comme au figuré. Depuis la descente de la colline mercredi dernier jusqu’à la remontée du mont Saint Clair aujourd’hui, j’ai parcouru environ 500 kilomètres entre sable et châteaux, passé une vingtaine d'heures à pédaler sur mes états d’âmes, 5 jours pendant lesquels les « précieux » cuissards et les moments de partage se sont enchaînés aux silences et autres moments de solitude, toujours sur le fil entre une stature publique et un laisser aller salutaire. Rien ne devait se passer comme ça. Le retour au sein de cette randonnée ne me posait absolument aucun problème. J’y étais comme un poisson dans l’eau pendant quelques années entre 2002 et 2005 et au moment de l’inscription elle m’apparaissait comme idéale pour prendre le temps de se changer les idées. Tous les repères se sont écroulés sans savoir pourquoi. Je suis venu finalement seul, peu préparé, peu motivé, fort de mes souvenirs d’il y a 10 ans. Mais si j’ai vieilli, la BRV, elle, a grandi et il a fallu tout reconstruire. Rencontrer de nouvelles personnes, aller de l’avant, sortir de mon statut de sportif éternel, trouver une place dans une équipe qui se connaissait bien et fêter mon anniversaire via SMS. Même l’écriture a demandé une nouvelle imposture. Il faut dire qu’après « la grosse mytho » (texte humoristique je le rappelle) il m’était difficile de rebondir et le dédoublement de personnalité n’était pas loin. Pas simple. Créer un personnage pas trop loin de la vérité, bipolaire sur les bords, lui insuffler des sentiments, le faire évoluer au gré des kilomètres, se livrer, le questionner. Le prisme des médailles déforme souvent la vision que les gens ont de moi, mais sans ces médailles suis-je moi ?! La chute de Jacques coupe court à toute question existentielle supplémentaire. Il a heurté le sol et a été emmené à l’hôpital par les pompiers. Il va bien, il devrait sortir de l’hôpital dans l’après midi. Sans être un prétexte, je ne souhaite pas m’éterniser. Après avoir pris le temps de saluer et de remercier toute la compagnie pour cette très belle parenthèse, je dis dommage pour le repas sous la pinède, sans boire une dernière fois à l’amitié l’amour la joie, ça me fait de la peine mais il faut que m’en aille. Le ciel est d’azur, le Ventoux transmet ses amitiés aux montagnes de Savoie et je reviens parmi les miens. Quelques jours plus tard me voilà devant mon écran Facebook et on joue « La vérité si je mens 3 ». Vous savez, c’est le moment où après avoir mené une superbe arnaque de pied droit et de pied gauche, l’équipe attend, après avoir reconstitué les milliers de paires de basket, de voir sur un écran si les ventes décollent. J’en suis là ce-soir. y’a pas d’arnaque dans ce que j’ai écrit (!) tout est authentiquement vrai et après ce dernier épisode de Cathar(e)sis, ( désolé, il n'y aura pas de Cathare six ! ) c’est un vrai bonheur d’attendre que mes amis lèvent le pouce pour dire qu’ils ont aimés ce petit voyage au milieu des Chateaux Cathares. Merci à tous, je vous embrasse.
« Un écrivain qui se livre c’est un peu comme un canard qui se confie ! » tweet @Paganiki.
The End.