Mentalist 4/4 (pour que chacun s'y retrouve!)
La dernière série approche, vous le verrez à plusieurs signes très significatifs. Tout d’abord vous êtes content de votre choix de lunettes. Elles ne tombent pas et ces verres antireflets, antibuée et tutti quanti sont fantastiques. Ce qui saute aux yeux ( !) c’est la buée qui inonde les miroirs de la salle. Il fait chaud et il n’est plus question de se voir pédaler. Ce n’est pas plus mal. Le tee-shirt trempé, le teint néon-lithique, les cheveux dégoulinants et les bras ballants ne sont pas un spectacle extraordinaire à admirer. Le deuxième signe ce sont les gouttes de sueur sur le vélo. Il y en a partout et il faudra penser à nettoyer avant de partir au risque de se faire réprimander le lendemain quand une adepte d’une « séance d’entrainement autre que celle du mardi soir » viendra prendre le vélo. Le troisième signe à vrai dire on y prend garde seulement quand tout est fini et que l’on sort de la salle : il y règne une odeur de vestiaire de foot avec des douches en panne depuis une semaine ! Il est minuit trente passé, le dernier méchant vient de tomber, l’outrecuidance du Mentalist commençait sérieusement à vous exaspérer. Les nerfs à vifs et une larmichette à l’œil sur la bonne musique de fin que je pensais être le seul au monde à connaître, il est temps de rentrer. Fini l’escapade à Aiguebelette, il faudra attendre l’été prochain pour montrer vos progrès en aviron, fini le vélo et cette interminable étape du tour sur le plat, on prend la direction de la sortie. Une autre série commence mais ce n’est pas pour vous, il faut éviter les émotions fortes. L’élastique du rameur s’enroule une dernière fois sur lui, vous avez dépensé environ 3000 calories, (désolé, le compteur calorie n’est pas très fiable) parcouru 80 kilomètres à vélo et 8 400 mètres à la rame. Après un arrêt aux toilettes bien mérité et une douche rapide, voire les deux en même temps pour faire un geste écologique, votre corps va encore travailler. Pas de mauvais esprit, c’est scientifiquement prouvé. Au repos, après un tel exercice vous grillez encore de la calorie pendant des heures. Vous remontez enfin à la surface, tout est éteint dans la maison, la nuit a pris possession du quartier. La vaisselle est faite et tout est rangé comme par miracle. Vous déambulez dans le couloir, bouteille d’eau à la main et vous posez discrètement vos affaires détrempées dans le bac à linge, mais un peu séparé quand même pour ne pas mouiller les autres affaires du bac. Eteignez la télé du salon même si quelqu’un la regarde les yeux fermés, pour le ronron qui persiste, force est de constater que ce n’était pas la télé. Sans bruits et avec la jubilation d’avoir accompli un truc à part, il faut programmer le réveil pour tout à l’heure. Ne rigolez pas, c’est avec ce genre de séance fulgurante que je me suis hissé dans le top 200 de la Transju et meilleur fondeur champion olympique alpin des Saisies. Vous aimeriez bien être comme Jane, beau et intelligent, capable de comprendre les femmes et savoir ce que vous allez manger demain. En même temps vous vous demandez pourquoi il n’a même pas réussi à attraper John Le Rouge alors que vous, tout petit télésportif du mardi soir, vous savez qui c’est ! Naturellement vous allez chercher le sommeil encore longtemps avec toutes ces idées métaphysiques qui vous traversent l’esprit mais Le Mentalist s’en fout, lui, il est dans son canapé ! Sur ce, il est l’heure de faire de beaux rêves et de retourner à vos occupations. Moi souvent je m’envole en coup de vent.