Le Calendrier de l’AvEnt. J 27 tempétueux Il est treize heures, la neige est tombée toute la matinée. 25 centimètres sont déjà à terre mais la météo en annonce autant cet après midi. Il faut y aller, avant manger !
Je chausse devant le magasin et longe la côte du domaine skiable en tirant des bords sur le front de neige. Les spatules disparaissent sous la surface puis remontent à chaque impulsion, on dirait deux dauphins qui m’ouvrent la route, par contre dans la descente qui m’emmène à l’embarcadère on dirait la proue d’un catamaran qui enfourne, ça promet.
Il n’y a pas beaucoup de monde de sortie avec ce coup de tabac qui s’avance, alors la piste n’est pas damée et il faut lever les quilles pour passer. Je ne vais pas faire des vieux os dans cette tempête. Je tente malgré tout de remonter au vent mais dans la forêt c’est pire, des écueils de branches et de pommes de pins me font louvoyer au milieu d’algues de lichens et de sapinettes. C’est assez (jeu de mot), je vais suivre les premières balises qui indiquent le chenal de retour et tel un marin d’eau douce qui rentre au moteur avec son voilier, je suis rentré à bon port en passant sur les pistes alpines et par le tapis roulant !
Avec l’espoir de sortir à nouveau pour une nouvelle session de pêche, je reste en tenue pour manger et pour travailler aussi, mais à 16 heures il faut se rendre à l’évidence, je vais rester à quai jusqu’à demain.
J 28 Métronome La séance du jour a commencé par un échauffement à la pelle à neige pour dégager mon véhicule. Main droite, main gauche pour garder un parfait équilibre, cette séance de musculation tombe à pic. Une fois accessible, après décongélation du système de fermeture, je pouvais y trouver à l’intérieur mes skis et mon équipement bien au froid.
Des chaussures aux gants jusqu’à la veste polaire qui m’a fait froid dans le dos quand je me suis habillé, ils m’ont offert une séance de cryothérapie gratuite avant de partir. A 13H30 je pointais à l’entrée du domaine. Devant cette immensité bien damée, c’était parti pour au moins deux heures de skating. Neige froide, éclaircie, j’avais même pensé à prendre une gourde.
Puisqu’il faut dorénavant pointer à chaque tour (une nouveauté pour bloquer les fraudeurs) cela m’a permis de voir combien de temps je mettais pour faire un tour de 7 kilomètres. Le premier est bouclé en 23 minutes et 40 secondes. Vu sa faible intensité, il était facile de tenir cette allure pour les suivants. Entre l’eau qui a gelé dans le goulot de la gourde, les photos de paysage, les bonjours aux touristes, J’ai enchaîné comme un métronome, 5 tours à 10 secondes près, et j’allais devenir marathonien quand un appel téléphonique m’a gentiment demandé de rentrer.
Sans réelle hésitation, je me suis exécuté, on ne dit pas au revoir aux cousins bretons tous les jours.